La photographie en noir et blanc : histoire et évolution de l'un des plus grands arts visuels
Née en 1839, la photographie a longtemps été le sujet de controverses dans le monde artistique.
#art et antiquités
Pour certains, elle annonçait la fin de la peinture et du dessin par sa capacité à reproduire rapidement et fidèlement les choses. D’autres ne l’envisageaient que comme une technique et refusaient de la considérer comme un art à part entière. Pourtant à la fin des années 1890, des photographes défendent l’idée d’un art photographique et sont convaincus qu’elle n’est pas un simple procédé mécanique autonome puisqu’elle nécessite un ensemble d’opérations de la part de l’artiste. On voit même se développer un mouvement de photographes, les pictorialistes, qui apportent de nombreuses opérations manuelles au procédé, en retouchant les négatifs ou les épreuves avec des brosses. Pour eux, la peinture reste une référence et une source d’inspiration.
1900-1920 : En réaction à ce mouvement, des photographes comme E. Steichen, A. Stieglitz ou encore P. Strand proposent de revenir à une photographie pure, sans autre intervention que celle du cadrage et du choix du sujet. Cette esthétique sans fard est publiée par la Revue Camera Work.
D’autres photographes utilisent les codes picturaux de la peinture moderne. Les frères Bragaglia sont, par exemple, à l’origine du photodynamisme futuriste qui cherche comme la peinture et la sculpture futuriste à capter et manifester l’élan vital. D’autre part, les constructivistes russes optent pour des cadrages surprenants, en plongée ou contre plongée, transformant chaque vue en une composition géométrique dynamique. En France, apparaît le dadaïsme, avec en tête de file Man Ray dont les photomontages se composent de découpage et de collage de plusieurs photographies.
MAN RAY, Noire Et Blanche 1926
1930 - 1940 : C’est durant cette décennie qu’apparaissent les appareils photos compact, plus maniables ils participent à l’essor du photojournalisme et du photographe itinérant partout dans le monde. En France, Brassaï photographie par temps de pluie ou la nuit et réalise une série de clichés consacrés aux graffitis des murs de la capitale.
Quant à J.-H. Lartigue, il tient une sorte de journal intime du regard et photographie ses proches, ses voitures de courses, la vie quotidienne, les pionniers de l’aviation, qu’il rassemble dans plus de 130 albums.
Enfin aux Etats-Unis, alors en pleine récession économique, D. Lange, W. Evans se confrontent à la misère et à l'exode des populations, réalisant ainsi un témoignage engagé, une œuvre documentaire, artistique et militante qui dépasse le cadre de la commande officielle à l'initiative du président Roosevelt.
C’est également le développement de la photographie de guerre avec notamment R. Capa en Espagne, L. Miller et H. Claas en Allemagne, ou encore D. Douglas en Corée, qui parcourent des villes dévastées, des champs de bataille, photographient des combats ou des populations meurtries.
1950 - 1960 : Le marché s’organise en fonction des besoins de l’information, de la mode et de l’édition. Le reportage illustré et l’essai photographique deviennent des genres à part entière. Pour D. Frasnay, R. Doisneau ou encore H. Cartier-Bresson, le quotidien est une source d’image, ils perpétuent la tradition d’une photo de flâneur émerveillé de “petits miracles”.
CARTIER BRESSON Henri, Deauville 1973
C’est aux Etats-Unis, que la photo de mode évolue avec des artistes comme I. Penn, A. de Meyer et R. Avedon, en devenant plus sophistiquée et plus proche de la vie. Ils cherchent à réaliser de vrais portraits de femmes et non plus de simples images de mannequins anonymes. D’autres photographes se distinguent par leur vision artistiques, P. Halsman demande à ses modèles de sauter sur place pendant les prises de vue car cette action ne leur laisse pas le temps de maîtriser l’expression de leur visage, laissant apparaître alors une vérité à leur insu.
W.Klein fait le portrait des métropoles au travers des visages qui la peuple. A. Adams se veut le photographe des grands espaces américains et des réserves naturelles. Il se revendique de l’esthétisme du sublime, et milite en faveur de l’environnement.
Mode, politique ou vie quotidienne, prêt à habiller vos murs de nos plus beaux clichés en noir et blanc ?
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